Selon le champ d’activités de l’association, il faudra s’adresser soit à la commune, soit à l’intercommunalité. Les compétences des premières ne sont pas celles des secondes et vous n’obtiendrez rien si vous vous trompez de porte Pour éviter ce genre de déboire, il faut savoir qui fait quoi et bien connaître la répartition des rôles de chacune.
EPCI
La coopération entre les communes est mise en oeuvre au sein d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). C’est le nom officiel et générique des intercommunalités en tout genre (voir tableau ci dessous). L’organe délibérant de l’EPCI est un comité syndical ou un conseil communautaire. Il fonctionne de manière similaire à un conseil municipal (article L 5211-1 du Code général des collectivités territoriales - CGCT). Il règle, par ses délibérations, les affaires qui sont de la compétence de l’EPCI et se réunit au moins une fois par trimestre, sur convocation du président. Sauf demande de huis clos, comme pour les conseils municipaux, ses délibérations sont publiques.
Compétences obligatoires et optionnelles
À la création d’une intercommunalité, les communes adhérentes doivent décider quels domaines d’action elles vont lui confier : ce sont les compétences que les communes vont transférer à l’intercommunalité, et qu’elles n’auront donc plus à exercer elles-mêmes. La loi prévoit des compétences obligatoires – que l’EPCI doit nécessairement prendre en charge. Elles sont actuellement au nombre de quatre mais, d’ici 2020, il est prévu qu’elles passent au nombre de sept. Des compétences optionnelles et facultatives sont ensuite choisies, avec l’obligation d’en choisir au moins trois.
Brèves
Report du prélèvement à la source
Aucun changement en 2018 quant aux modalités d’imposition sur le revenu. Initialement prévu au 1er janvier 2018, le prélèvement à la source est reporté, pour le moment, au 1er janvier 2019. Ce délai, annoncé par le Premier ministre, laissera le temps aux services fiscaux de réaliser un audit et de mener une expérimentation du dispositif en conditions réelles. Cette démarche a pour but d’éprouver la robustesse du système prévu et de mesurer la charge effectivement induite pour les collecteurs, plus particulièrement les employeurs.
http://bit.ly/2s3BiFk
Subventions : publication numérique des données essentielles
Les collectivités d’au moins 3 500 habitants et les organismes chargés de la gestion d’un service public qui en dépendent ont désormais obligation de publier sur Internet les données essentielles relatives aux subventions qu’ils attribuent et pour lesquelles une convention a été signée depuis le 1er août 2017. Il s’agit d’informations concernant l’autorité qui octroie la subvention, le récipiendaire et la subvention elle-même (son objet, sa nature, son montant, les dates et conditions de versement). Cette publication doit se faire dans les 3 mois suivant la signature de la convention soit sur le site internet de la collectivité, soit sur le portail interministériel rassemblant et mettant à disposition librement l’ensemble des informations publiques. Dans ce dernier cas, un lien figurera sur le site de la collectivité pour y renvoyer.
Décret n° 2017-779 du 5 mai 2017 http://bit.ly/2ssJTxU
Servir les valeurs de la République : être réserviste civique
Nouvellement créée, la réserve civique entend permettre « à toute personne volontaire de servir les valeurs de la République en participant, à titre bénévole et occasionnel, à la réalisation de projets d’intérêt général ». Elle regroupe les différentes réserves citoyennes déjà existantes (dans le cadre de la défense, de la sécurité civile, de l’éducation ou de la police) et pourra en intégrer d’autres (après avis du Haut Conseil à la vie associative). Elle crée la possibilité pour des collectivités ou des associations de droit français (hormis les associations cultuelles ou politiques) de proposer des missions bénévoles. Une charte en définit les principes directeurs et édicte les engagements et obligations des réservistes et des structures d’accueil, ces différents points étant fixés par décret en conseil d’État. Les missions proposées ne doivent cependant pas se substituer à un emploi ou un stage, et ne pas dépasser un nombre d’heures hebdomadaires (à définir, par voie réglementaire). Si le dispositif est déjà à l’oeuvre, différents aspects opérationnels restent à venir.
http://bit.ly/2qyowgF
Bénévole et demandeur d’emploi : oui mais pas chez son ancien employeur !
L’article L. 5425-8 du Code du travail est formel : un demandeur d’emploi ne peut exercer d’activité bénévole chez un précédent employeur. La Cour de cassation vient de le rappeler dans un arrêt qui condamne un ancien salarié devenu bénévole dans l’association qui l’employait auparavant à rembourser à Pôle emploi les allocations d’aide au retour à l’emploi qui lui avaient été versées. Les juges en profitent pour rappeler qu’une activité bénévole ne peut en aucun cas se substituer à une activité salariée et doit rester compatible avec l’obligation de recherche d’emploi.
Cour de cassation, civile, chambre sociale, 23 mai 2017, n° 15-25377 http://bit.ly/2vhSDLX
Plus de bénévoles présents dans les associations
Recherches & Solidarités publie annuellement La France bénévole. Cette nouvelle édition apporte son lot de bonnes nouvelles : 13 millions de bénévoles engagés et une augmentation des bénévoles présents chaque semaine dans leur association. Le renouvellement des dirigeants est, par contre, toujours problématique. À partir de l’analyse des données collectées, le guide propose des pistes pour comprendre et améliorer la relation des associations à leurs bénévoles. Sans surprise, l’étude confirme que la motivation pour s’engager vient principalement du sentiment d’être utile pour la société et d’agir pour les autres (77 %).
http://bit.ly/2tJyeil
Compte pénibilité : délai supplémentaire
Les entreprises ont jusqu’au 31 décembre 2017 pour modifier la déclaration obligatoire des expositions de leurs salariés à la pénibilité en 2016.
Le congé d’engagement associatif
Créé par la loi Égalité et Citoyenneté du 27 janvier 2017, le congé d’engagement associatif peut, sous certaines conditions, être accordé à tout salarié qui en fait la demande. D’une durée de six jours par an au maximum, il peut être pris en une fois ou fractionné, même en/nbsp]demi-journées.
Du côté du salarié
Le salarié doit en faire la demande expresse auprès de son employeur. Les modalités de cette demande (contenu, conditions et délai de transmission) sont prévues par convention ou accord de l’entreprise ou de la branche. à défaut, la demande doit être envoyée au moins trente jours avant le début du congé sollicité et doit préciser la date, la durée et l’association où il sera utilisé.Le congé pourra être accordé au salarié (article L 3142-54-1 du Code du travail) si :
-
il est membre de l’instance d’administration ou de direction d’une association d’intérêt général ;
-
il exerce à titre bénévole des fonctions de direction ou d’encadrement au sein d’une telle association.
Les bénévoles titulaires d’un mandat au sein d’une mutuelle ou les membres d’un conseil citoyen peuvent également bénéficier du même congé.
Du côté de l’association
L’association doit avoir au moins trois ans d’existence et être déclarée selon la loi de 1901 (ou selon le régime local en Alsace- Moselle). Elle doit également agir, pour l’ensemble de ses activités, dans l’un des champs mentionnés au b) du 1er de l’article 200 du Code général des impôts, c’est-à-dire : philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel, mise en valeur du patrimoine artistique, défense de l’environnement naturel, ou encore diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises.
Précisions
Ces 6 jours ouvrables de congé maximum par an peuvent être fractionnés en demi-journées si le bénévole le souhaite. Le congé peut être utilisé par le bénévole pour toute activité liée à ses fonctions dans l’association. Il n’est a priori pas rémunéré, que ce soit par l’employeur privé ou public, ou par l’association. La durée du congé est assimilée à une période de travail effectif pour la détermination des droits à congés payés ainsi que pour l’ensemble des autres droits lié au contrat de travail. Elle ne peut être imputée sur la durée du congé payé annuel.
Refus de l’employeur
L’employeur peut cependant refuser une demande de congé et ce, dans deux cas exclusivement :
-
« les nécessités particulières à son entreprise ou à l’exploitation de celle-ci » ;
-
si le nombre maximum de salariés autorisés à bénéficier chaque année de ce congé par la convention ou l’accord de l’entreprise ou de la branche a été atteint.
L’employeur doit motiver son refus dans les 8 jours. Mais dans ce cas, le salarié deviendra ensuite prioritaire pour l’octroi ultérieur du congé.
En savoir plus : Loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté http://bit.ly/2f49Sd7